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Donald Trump est bien décidé à mener une politique antiscientifique de façon générale, et plus particulièrement concernant les enjeux climatiques de la planète. En effet, selon lui, le réchauffement climatique n’est que pure invention. En rejetant l’ accord de Paris ratifié lors de la COP21, il ne fait que poursuivre son but premier, qui est de soutenir l’industrie des combustibles fossiles pour des raisons économiques.

Trump à la manœuvre : business et ruses politiciennes

 

Trump avait déjà annoncé pendant sa campagne présidentielle qu’il libéraliserait le secteur énergétique et permettrait une exploitation maximale des sous-sols terrestre et marin du territoire américain pour en extraire des énergies fossiles. Il signe par exemple en 2017 l’autorisation de construction du pipeline pour transporter du pétrole canadien provenant de sables bitumineux très polluants vers les raffineries américaines, projet qu’Obama avait refusé. Encore une fois, l’intérêt de Trump réside dans la préservation des trusts financiers et leur mainmise sur l’économie américaine.

Sa position de climato-sceptique est plus une stratégie politique qu’une réelle conviction. C’est pourquoi il vise particulièrement l’EPA (Agence de protection de l’environnement) qui, d’après lui, réglemente « à tout-va » et qui contrecarre les desseins expansionnistes des lobbyistes et hommes d’affaires de la sphère pétro-gazière. D’autre part, Trump a les moyens d’étendre son influence puisqu’il peut nommer entre un et trois juges à la Cour Suprême. En outre, à défaut de pouvoir supprimer l’EPA, il a nommé à sa direction un climato-sceptique, Scott Pruitt, reconnu pour ses prises de position pro-industries pétrolières. Après de nombreuses controverses, ce dernier a été limogé en 2018 et remplacé par un ancien lobbyiste du charbon.

 

L’écologie américaine brocardée

 

A l’heure actuelle, Trump et son gouvernement préparent toute une série de mesures afin de limiter l’application des sciences au sein de l’EPA. Cette puissante agence institutionnelle est notamment à l’origine du « Clear Power Plan » (projet pour une énergie propre). Une de ces mesures consistera, pour les scientifiques et les chercheurs, à divulguer les données sur lesquelles ils travaillent, y compris les dossiers médicaux. S’ils ne le font pas, le ministère de l’environnement pourra refuser d’utiliser les recherches en question. Ce système aurait pour conséquence la mise sous contrôle de la régulation de la qualité de l’air et de l’eau : en effet, les recherches menées sur l’impact de la pollution utilisent des données médicales confidentielles. De plus, cette mesure inclurait une rétroactivité, ce qui signifierait l’annulation pure et simple de certaines régulations anti-pollution dont les résultats s’appuyaient sur ces données médicales.

Pour enfoncer le clou, la Maison Blanche prévoit une restriction de 30% des budgets alloués à l’EPA ainsi qu’une réduction des effectifs de 20%. D’ailleurs, depuis fin avril jusqu’à très récemment, le site de l’Agence n’tait plus opérationnel car en cours de restructuration. Un autre exemple probant est la décision de ne plus analyser sur le long terme les effets polluants de produits chimiques toxiques dans l’air, l’eau et la terre. Cette mesure a été décidée par 2 membres éminents de l’EPA dont l’un faisait partie du Conseil américain de l’industrie de la chimie et l’autre est un ancien avocat de l’institut du pétrole. L’enjeu est toujours de protéger les industries polluantes puisque l’argumentation scientifique démontre parfaitement le lien entre pollution et destruction environnementale et certains décès prématurés.